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Comme évoqué depuis quelque temps, la vente de moteurs thermiques moto devrait être interdite en 2035. L’Union européenne vise alors ces derniers, qu’elle estime émettre trop d’émissions polluantes. On fait le point.
Depuis 2023, l’Europe a voté la fin de la commercialisation des véhicules à moteur thermique dès 2035. Que ce soient les voitures ou les motos, tous les véhicules à essence sont concernés, ceux roulant au GNV, au Bioéthanol, au GPL et tous les hybrides. En somme, tous les véhicules à énergie fossile, qui libèrent du dioxyde de carbone et des gaz à effet de serre. Pour commencer, en 2025, les émissions devront être réduites de 15% par les constructeurs, puis 55% en 2030 pour atteindre 100% en 2035. L’impact environnemental d’une moto est donc important.
Même l'hydrogène pour deux-roues ou voiture est concerné, car il n’est pas une source sûre sur du long terme. En effet, sa production n’est pas très propre ; 95% de l’hydrogène est produit par vaporeformage, procédé émetteur de CO2. Même s’il existe de l’hydrogène vert produit par l’énergie solaire, éolienne ou hydroélectrique, cette technique reste encore secondaire.
Pour le député européen Pascal Canfin, cette décision est “historique pour le climat”, mais cette loi ne plaît pourtant pas à tout le monde. Le Parti populaire européen (PPE) s’oppose encore fermement à cela. C’est pourquoi cette loi sera peut-être revue le 9 juin prochain lors des prochaines élections européennes qui éliront le nouveau Parlement européen.
Le Parlement européen a accordé une dérogation aux constructeurs automobiles de niche qui produisent entre 1 000 et 10 000 véhicules par an. Ils n’auront pas à se conformer à la loi immédiatement, mais un an plus tard, c’est-à-dire en 2036. Les marques de luxe devront atteindre la neutralité carbone comme tous les autres à l’issue de cette année de transition. Une dérogation appelée « amendement Ferrari », car cela concerne en grande partie les constructeurs italiens, comme Ferrari ou Lamborghini.
Cependant, du côté de Bugatti, les restrictions devront être respectées dès 2035, au vu de la très petite quantité de production par an (moins de 1 000).
Le but étant d’obtenir la neutralité carbone d’ici 2050, le secteur du transport se voit impacté par cette décision. Pour cause, c’est le premier émetteur de CO2 en France et ne baisse pas depuis 1990. Alors, les constructeurs devront arrêter la production de véhicules dits polluants au profit du 100% électrique.
Toutefois, les voitures et motos thermiques ne devront pas encore être interdites à la circulation, de même que l’achat de véhicules de ce type sera toujours autorisé en occasion. L’impact de cette décision vise dans un premier temps les constructeurs, donc la vente de véhicules thermiques neufs. Cependant, il faut pouvoir prendre en compte les possibles restrictions de circulation imposées par la ZFE (Zones à faibles émissions), qui tendent à s’élargir d’ici quelques années.
Les petits scooters électriques trouvent preneur, notamment dans les grandes villes. Mais la vente de gros deux-roues ne prend pas. Et pour cause, le bruit ! Ce qui ne plaît pas à certains plaît aux motards. En effet, un moteur électrique n'apporte pas les mêmes sensations qu'un moteur thermique. Eh oui, même si le bruit des motos était dans le viseur, notamment à Paris. Chez les motards, c’est ce ronron si précieux qui les anime.
Mais, si le marché de la moto électrique ne décolle pas, c’est aussi à cause des rares stations de recharge. Facilement accessibles en zone urbaine, elles sont plus difficiles à trouver en zone rurale. Autre point, le temps de recharge et l’autonomie freinent plus d’un motard. En effet, il est difficile de faire de grands voyages avec une moto électrique, comptez entre 200/300 km avant la prochaine recharge. Enfin, le prix est relativement plus cher que pour une moto thermique. Alors, même si les deux-roues électriques affichent des avantages, comme la contribution à la réduction de la pollution et la conduite dite plus fluide, ils ne trouvent pas preneurs auprès des motards défenseurs de liberté.
C'est pourquoi, en l’état actuel du marché de la moto électrique, il est difficile d’imaginer un pôle 100% électrique.
Cette loi fait donc beaucoup parler et fait couler de l’encre. Sera-t-elle remise sur la table et annulée ? Chez certains conducteurs, cette décision est une vraie ineptie, alors que pour d’autres, c’est une façon réelle de réduire notre empreinte carbone.
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