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La vitesse excessive ou inadaptée est le premier facteur d’accident, elle est présente dans 1 accident mortel sur 3 (chiffres de 2016). Le nombre d’accidents de la route chez les motards a augmenté en 2017, est représente 669 décès, d'après les chiffres de la sécurité routière. Les usagers de deux-roues motorisés ne représentent que 2 % du trafic routier, mais constituent 43 % des personnes blessées graves et 22 % des personnes tuées. Ainsi il est nécessaire d’en connaître un peu plus sur elle et sur le freinage qui y est associé.
Physiquement parlant, la vitesse est une grandeur mesurant pour un mouvement donné, le rapport entre une distance parcourue et le temps passé.
Pratiquement parlant, la vitesse s’exprime en km/h (kilomètre/heure). Cependant dans certains cas il peut s’avérer intéressant d’utiliser les m/s (mètre/seconde).
Pour faire la conversion, c’est simple : il suffit de multiplier le chiffre des dizaines de la vitesse en km/h par 3 pour obtenir la vitesse en m/s. Par exemple, une moto roulant à 110km/h parcourt 11x3=33 mètres en une seconde.
L’énergie emmagasinée par un véhicule roulant à une certaine vitesse est l’énergie cinétique. Elle est nulle lorsque la vitesse du véhicule est à 0 km/h et augmente avec le carré de la vitesse. Elle est également proportionnelle à la masse du véhicule.
Lors d’un choc, l’énergie cinétique s’absorbe par la déformation de la moto. Ainsi plus cette énergie est élevée plus la violence du choc sera important.
Vitesse de la collision : |
Choc comparé à une chute d'un immeuble de : |
30 km/h |
1 étage |
50 km/h | 3 étages |
70 km/h | 6 étages |
90 km/h | 10 étages |
130 km/h | 22 étages |
Maintenant que la moto a une certaine vitesse et avant d’avoir une collision, définissons ce qu’est le freinage et plus particulièrement la distance d’arrêt.
Le freinage est l’action de ralentir ou de stopper un véhicule. Lors d’un freinage, l’énergie cinétique est transformée en énergie thermique (au niveau des freins).
Pour stopper une moto, le conducteur traverse 2 phases qui, réunies, forment la distance d’arrêt :
appelée temps de réaction, cette phase correspond au temps mis par le cerveau entre la perception (visuelle ou auditive) d’une situation et de l’action appropriée sur les commandes. En moyenne une personne, en bonne condition physique et en pleine possession de ses moyens, aura un temps de réaction de 1 seconde. Toutefois, ce temps augmente dans des situations de :
appelée distance de freinage, elle correspond à la distance parcourue par le véhicule dès lors que les freins sont actionnés. Cette distance dépend évidemment de la vitesse du véhicule au carré.
Df = (Vi - Vt)² / 2 y
Df : distance de freinage en m (mètre)
Vi : vitesse initiale en m/s (mètre par seconde)
Vt : vitesse terminale en m/s
y : décélération en m/s/s
La vitesse du véhicule,
L’état et le type de suspension, pneumatique et dispositif de freinage
Le coefficient d’adhérence lié au type et état de la route,
Par exemple, la distance d’arrêt pour une moto lancée à 50 km/h avec des pneus neufs sur une route sèche aura besoin d’environ 27 mètres. La même moto dans les mêmes conditions lancée à 100km/h aura besoin de 80 mètres. Sur route mouillée, la distance de freinage est à multiplier par 2 environ.
Un moyen rapide de calcul de la distance d’arrêt d’un véhicule (route sèche et pneus neufs) est de multiplier le nombre des dizaines de la vitesse par lui-même.
Par exemple :
Maintenant que l’on connaît cette partie théorique, en pratique il est important de doser le freinage
Un freinage mal dosé pourrait entraîner une chute en cas de blocage de la roue avant par exemple. En situation d’urgence, 1 motard sur 5 chute.
Il est important de garder en mémoire que lors d’un freinage, l’ensemble du poids de la moto associé à celui du pilote est basculé sur l’avant de la moto. Ce phénomène est appelé transfert de charges. Ainsi il est préconisé de répartir son freinage comme suit : 70 % sur l’avant et 30 % sur l’arrière.
Pour réaliser un freinage, l’idéal est « d’asseoir » la moto en débutant par actionner le frein arrière puis de serrer le frein avant. Cette action aura pour conséquence de diminuer le transfert de charge et ainsi permettre à la roue arrière de rester en contact constant avec la route (notamment dans le cas d’un freinage d’urgence).
Dans certaines situations, le freinage peut être difficile à réaliser, par exemple :
Conseil en cas de blocage : relâcher immédiatement le frein ce qui permettra de retrouver adhérence, efficacité du freinage et contrôle de votre trajectoire.
Il est important de se souvenir que la vitesse à moto est un élément qu'il faut intégrer. En voulant dépasser ses sensations ou en se laissant emporté par un excès de confiance, on oublie que l'imprévu est souvent après le virage. Les distances de freinage augmentent rapidement en fonction de la vitesse et un mauvais mouvement de freinage peut nous faire chuter.
Finalement, plus la vitesse augmente est plus votre champ de vision rétrécit.
Un dernier exemple : sur 200 kilomètres parcourus, un motard roulant à 130 km/h perd 25 minutes de son temps par rapport à un autre qui roule à 180 km/h. Mais qu’est-ce que 25 minutes par rapport à toute une vie ?
Ainsi, avant de penser vitesse il est nécessaire de penser sécurité !
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