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Après avoir exploré l’enfance et les débuts de Valentino Rossi, être entrés dans les coulisses du circuit de Mugello et découvert le Ranch, le circuit privé où s’entraine le champion, découvrez dans le quatrième épisode de la web série The Doctor Series la personnalité unique du pilote italien et son influence sur la façon d’appréhender la moto et le monde des Grands Prix.
Durant ses 20 ans de carrières, le pilote s’est forgé un nom et une réputation, non seulement grâce à ses victoires, mais aussi grâce à sa personnalité. Alessio Salucci se rappelle : « Dès que Vale est arrivé, dès la première année, après 4 courses de GP, ça semble absurde mais il était déjà Valentino Rossi. Parce qu’il avait cette façon de faire qui plaisait aux gens, qui faisait rire ». Une attitude particulière, un naturel et un sens du show qui associés à sa maîtrise et à ses performances lui ont valu le surnom de « the doctor ».
L’origine de ce sobriquet a plusieurs versions. Selon Gianluca Falcioni : « Quand il prépare sa moto, il est comme un docteur », mais pour Fabio Muner, c’est aussi une façon de souligner son naturel : « il a un nom très courant et c’est une façon de plaisanter», d’en faire une sorte de Mr tout le monde plein d’autodérision.
Dès ses débuts, Valentino Rossi s’est créé un personnage à base de détails vestimentaires, de mascottes et de codes qui ont marqué les esprits. Avec le designer Aldo Drudi, ils ont fait de la personnalisation de la moto ou des équipements une marque de fabrique. Rossi explique : « Je cours toujours avec le numéro 46, c’est important pour que les fans me reconnaissent, et aussi la couleur, le jaune. Je vois tout un tas de petits enfants qui adorent le 46 pour sa couleur ! ». Gianluca Falcioni, proche collaborateur du pilote, confirme : « Une fois choisi le jaune, il l’a conservé et tout le monde l’identifie à cette couleur. »
Le numéro 46 est à la fois célèbre pour ses nombreuses victoires et pour sa façon originale de les célébrer. Aidé par ses amis de Tavullia, la ville de son enfance où est né son fan club, il fait de chaque course un spectacle convivial. Rino Salucci précise que « l’esprit n’est pas commercial, ce n’est pas pour le business, on est entre amis. Et aujourd’hui encore nous sommes comme il y a 20 ans. ». Cette amitié forte est à la base des performances médiatiques du champion : « On a commencé à se voir le soir, on buvait des bières, on inventait des gags, des petites mises en scène ». Des gags qui se sont vite transformés en image de marque et qui pour Lin Jarvis ont « apporté un vrai sens du divertissement, du plaisir et de la passion » dans les grands prix.
Les petits gags sont devenus une tradition et sont attendus par les fans de Valentino Rossi. Chaque course est ainsi l’occasion de surprendre le public. La vanne préférée d’Alessio Salucci, « c’est celle avec les policiers qui à la fin d’une course l’ont verbalisé ». Rino Salucci surenchérit : « les supporters étaient perplexes et même les pilotes en piste se demandaient ce qui se passait. » Flavio Fratesi se souvient que « sa grand-mère l’avait même appelé pour savoir si c’était vrai qu’il avait eu une amende ».
Autre bon souvenir, le gag des quilles à Jerez dont beaucoup se souviennent et qui « avait été préparé, comme pour les autres, à la dernière minute ». Une spontanéité appréciée des spectateurs dont la ferveur pour le champion n’a fait que grandir avec les années.
S’il soigne son image, le pilote italien sait aussi prendre des risques. Ce fut le cas en 2003 lorsqu’il a quitté Honda après 5 victoires : « Quand il est venu chez Yamaha pour la première fois il a dit quelque chose de très important : j’ai besoin de m’amuser ». Et cette fidélité à lui-même et à ses envies a payé, avec la victoire à Welkom en Afrique du Sud en 2004. Rossi pense que « c’est la victoire la plus importante de [sa] carrière » et Alessio Salucci se souvient : « Cette moto était un peu le vilain petit canard, mais quand Vale l’a essayée la première fois, je me souviens qu’il a fait 6 ou 7 tours, qu’il s’est tourné vers moi et m’a dit « on peut gagner avec cette moto ».
C’est cette même ligne de conduite qui l’a poussé avant la saison 2011 à quitter Yamaha pour Ducati, et que Salucci explique en disant qu’« il est passionné dans tout ce qu’il fait, pas seulement par les motos ».
Bien que célébré en Italie et dans le monde entier, Valentino Rossi a su rester authentique. C’est sans doute grâce à son ancrage et son entourage à Tavullia. « C’est une petite ville mais c’est un endroit très important pour moi, confesse-t-il. Ce qui m’y ramène à chaque fois, ce sont mes amis ». Flavio Fratesi confirme que c’est ce qui « le maintien d’un point de vue humain proche de sa terre et des gens ».
Rossi a su laisser son empreinte dans l’univers des grands prix de moto. Il pense aujourd’hui à l’avenir et, avec la création de la V46 Riders Academy, c’est toute une génération de pilotes qui sera influencée par son état d’esprit. Une aventure que vous pourrez découvrir dans le prochain épisode de The Doctor Series.
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