Notre couple de baroudeurs est de retour en France après leur long périple dans l’Himalaya. N’ayant eu aucune connexion possible et un téléphone qui n’a pas supporté l'altitude, il fut difficile d’avoir des nouvelles avant leur retour.
Pour faire suite à notre article précédent, sur la préparation au voyage moto dans l'Himalaya, Cyrille et Christine nous racontent leur voyage inoubliable :
Le 17 août nous avons parcouru 130 km en 5h.
Le cap à l'ouest par la vallée de l'Indus, au confluent de la rivière Zanskar, en direction de Kargill nous a menés au cachemire à la frontière du Pakistan.
C’est une route de bonne qualité, mais très impressionnante qui longe les gorges qui abritent plusieurs monastères à ne pas manquer (Alchi, Likir, Rizong). Le monastère antérieur au Xème siècle qui domine le village de Lamaruyu depuis un rocher escarpé, est le plus vieux gompa connu du Ladakh.
Nous avons logé en guesthouse, et pris un diner de produits locaux (dal, lentilles).
Le 18 août nous avons parcouru 230 km en 9h.
C'est l'entrée au Zanskar qui nous attend, après le col du Fotula à 4147 mètres surplombé par d'impressionnantes crêtes découpées. La conduite se complique quelque peu, car ce n'est que de la piste, mais les paysages en valent vraiment la peine avec la luxuriante vallée de la Suru, et les sommets enneigés du Nun à 7077 m, le Kun à 7125 m avec leurs glaciers en bord de route.
L'arrivée se fait au village de Rangdum en pleine vallée du Zanskar. Nous logerons cette fois-ci en camp fixe à 4010 m d'altitude. Ici, pas de fioritures, il n'y a ni eau ni électricité dans une ambiance du bout du monde. Nous sommes invités à passer la soirée chez des locaux pour boire le chang, la bière d'orge grillée et fermentée et prendre du fromage de yack.
Le 19 août nous avons parcouru 150 km en 8h.
Nous ne sommes plus qu'à quelques heures de pistes de Rangdum, mais il nous faut encore franchir le col du Pensi à 4401 m, la piste est très difficile, cassante et nous subirons plusieurs crevaisons. Nous sommes parmi les fameux camions Tata, sur les routes de l'impossible, les ravins sont impressionnants et effrayants. Nous admirons le fameux glacier de Drang Drung, et nous commençons la lente descente vers Padum, qui est la toute petite capitale du Zanskar, pour une arrivée en guesthouse en fin d'après midi.
À cause d’une perte du Klaxon (très important pour la conduite) et un changement de fourche obligatoire le soir, nous avons effectué 104 km en 4h.
Le 20 août nous avons parcouru 85 km en 4h.
Ce fut belle journée de découverte de la région de Padum, avec la visite du monastère de Karsha accroché à un flanc de montagne, où chaque montée d'escaliers est une épreuve, avec une telle altitude !
Le panorama est grandiose sur la plaine, le village et les cultures d'orge, le rare fourrage est stocké par les habitants pour prévoir le très long hiver qui arrivera bientôt.
Ensuite nous continuons sur Zangla, dont l'entrée est gardée par un petit palais fortifié, puis retour à la guesthouse.
Le 21 août nous avons parcouru 230 km en 9h.
Retour par la même piste, puisqu'il n'y a qu'une seule route pour venir dans ce coin situé au bout du monde. Une autre route est en cours de construction le long de la rivière Zanskar, elle devrait malheureusement être opérationnelle que d'ici 1 à 2 ans, cela va forcément permettre le développement de la région, mais va sûrement bouleverser la vie de ses habitants.
La météo est superbe et nous permet d'apprécier d'autres paysages en sens inverse, à ce moment-là, la fatigue commence à se faire ressentir et la mécanique souffre.
Nous passerons la nuit à Kargill, non loin du Pakistan, une région sous tension.
Le 22 août nous avons parcouru 218 km en 7h.
La route est large et bien bitumée, nous empruntons l'ancienne route qui surplombe l'Indus, cette voie n'est plus entretenue et la conduite est dangereuse, les paysages sont superbes et changent à chaque virage, la distance est grande, mais les Royal Enfield sont solides et fiables.
Nous avons visité un temple Sick proche de Leh, puis le soir nous avons apprécié le confort (bien sûr tout est relatif) de l'hôtel Maryul.
Besoin d'une journée de repos, où l’on ne fait rien ! Ce périple est très excitant, mais aussi très fatigant. Ce repos nous a fait un bien fou, et la moto en avait bien besoin également !
Le 24 août nous avons parcouru 120 km en 5h.
Nous prenons la route de l'Asie centrale, cap l'extrême nord par le col carrossable le plus haut du monde, le Kardung-La à 5540 m, nous découvrons le Saser Kangri culminant à 7612 m, la descente est très longue et lente jusqu'au village de Kardung et les virages n'en finissent pas. Ici les éboulements et les blocages de routes sont quotidiens, il faut être très patients. Nous finissons par arriver dans la vallée de la Nubra, large plaine arrosée par les rivières Nubra et Shyok, le village de Diskit apparaît avec son monumental monastère de l'ordre Gelukpa, les dunes de sable sont impressionnantes et les chameaux se promènent paisiblement.
Puis nous avons passé la soirée autour d’un feu sous la tente.
Le 25 août nous avons parcouru 200 km en 7h.
C'est une nouvelle étape du programme depuis que la route jusqu'à la frontière du Pakistan est ouverte aux Occidentaux, les paysages sont somptueux et l'ambiance est différente du reste du Ladakh.
Les pistes sont difficiles, et cassantes.
Le 26 août nous avons parcouru 225 km en 8h.
Nous remontons la rivière Shyok, puis bifurquons par une nouvelle route qui est souvent une piste difficile ouverte récemment aux touristes occidentaux en direction du lac de Pangong, ce lac grandiose qui s'étend sur 150 km marque la frontière avec la Chine, des couleurs étonnantes de bleus intenses de claires et d'ocre.
Le lac est à 4500 mètres d'altitude, ce soir-là nous avons dormi sous la tente et la nuit fut plutôt fraîche.
Le 27 août nous avons parcouru 156 km en 6h.
L'expédition touche à sa fin, cette ultime étape prévoit le passage du Chang-la à 5360 m, la piste est extrême et très longue, les dépassements et croisements sont fréquents et périlleux, quelques carcasses de véhicules civils ou militaires jonchent au fond des ravins impressionnants. Nous en prenons plein la vue et la redescente dans la vallée de l'Indus nous envahit de joie, d'émotions et de souvenirs.
Ce voyage restera gravé à jamais dans nos mémoires et nous le conseillons fortement à tous les passionnés de Road Trip à moto !
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