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Depuis de nombreux mois le débat fait rage concernant l’instauration d’un contrôle technique obligatoire pour les véhicules motorisés à deux et trois roues. Si le Parlement européen avait en 2014 reporté la question à 2022, le Premier ministre Manuel Valls a cependant annoncé en 2015 sa mise en place en cas de revente des véhicules dès 2017.
Une annonce très controversée bien qu’elle vise avant tout la sécurité des conducteurs et se pose en élément de réponse à la mortalité des motards sur les routes françaises selon le gouvernement.
Mais que penser de cette nouvelle mesure que dénoncent les motards ?
Le contrôle technique, obligatoire pour les véhicules particuliers à quatre roues, excluait jusqu’à maintenant les motos, 2 roues et 3 roues. Le plan d'action interministériel sur la sécurité routière a cependant prévu, parmi 55 mesures visant à réduire les accidents et la mortalité routière, l’instauration prochaine du contrôle technique à la revente des deux-roues motorisés d'occasion.
Ce contrôle vise à vérifier différents éléments dont le bon fonctionnement influence la sécurité du conducteur. Il s’agit notamment du système de freinage, des suspensions, des pneumatiques et des éléments de signalisation comme l’éclairage. Autre point de contrôle pour les cyclomoteurs, la vitesse, les véhicules débridés étant particulièrement dangereux.
Pour être en règle, il vous faudra donc, en cas de revente de votre véhicule, effectuer un contrôle technique réglementaire et en présenter le justificatif à l’acheteur. Le but est en effet de préserver les consommateurs les moins avertis de l’achat d’une moto ou d’un scooteur défectueux ou mal entretenu qui mettrait leur vie en danger. Selon le gouvernement, cela permettrait d’assainir le marché des deux-roues motorisés d’occasion et de diminuer les risques sur la route. Selon les informations d’ores et déjà communiquées par les autorités, le contrôle technique devrait coûter entre 50 et 70 euros.
Le nouveau plan d’action sur la sécurité routière a pour but de protéger les usagers les plus vulnérables. Les conducteurs de motos, scooters et cyclomoteurs, qui ne constituent que 2 % du trafic, représentaient en effet en 2015 43 % des blessés graves et 22 % des tués sur les routes.
Des chiffres alarmants, surtout si l’on tient compte des chiffres donnés par le délégué à la sécurité routière : 6 % des morts à moto seraient directement liées à une cause technique et le bilan des contrôles des forces de l'ordre centrés sur la conformité technique des deux-roues motorisés semblerait renforcer cette idée d’un parc moto défaillant. L’Etat espère donc, en rendant le contrôle technique obligatoire, diminuer les risques et enrayer la hausse de la mortalité enregistrée ces dernières années.
Cette mesure attendue pour mai 2017 ne concerne d’ailleurs pas que la France. Elle est déjà en vigueur dans 17 Etats européens et devrait s’appliquer à tous les Etats membres d’ici 2022.
Depuis l’annonce du contrôle technique obligatoire en 2017, les motards ne décolèrent pas. La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) a d’ailleurs mené plusieurs actions d’envergure, le 10 octobre 2015 avec la mobilisation de plus de 50 000 motards puis en avril 2016 avec plus de 13 000 conducteurs de deux-roues motorisés à Vincennes et plusieurs milliers ailleurs en France. Une pétition a même été lancée et a recueilli plus de 41 000 signatures à ce jour.
Ce que la FFMC conteste, c’est la mise en place d’une réglementation coûteuse pour les conducteurs et dont l’intérêt sur le plan de la sécurité n’est pas flagrant. Ils s’appuient pour ce faire sur les chiffres du rapport MAIDS (Motorcycle Accident In Depth Study), publié en 2005 suite à une étude menée dans 5 pays européens. Selon le rapport, 0,7 % des accidents seulement avaient pour cause une défaillance technique. Si ces chiffres sont contestés par les autorités arguant de la pluralité des causes d’accidents et de la difficulté de détecter des anomalies sur des véhicules fortement accidentés, la FFMC insiste : les motards sont avant tout des passionnés et entretiennent leur deux-roues avec soin.
Reste la question du prix qui viendra augmenter le budget des motards, notamment celui des Parisiens qui, déjà touchés par l’interdiction de circuler à Paris pour les véhicules antérieurs à 2000, pourraient être contraints de changer de véhicule. La crainte est aussi que le contrôle technique transactionnel ne fasse progressivement place à un contrôle technique périodique comme c’est déjà le cas pour les automobiles.
Et vous, que pensez-vous de cette mesure et quelles sont vos réactions face à l’obligation du contrôle technique à la revente des deux-roues ?
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